Who is the woman behind the femme fatale with blond curls and sensuous curves, a sex symbol desired by millions of glaring eyes, even after her death? The tabloids have turned her image into a sacred symbol of show business. Her face has been reproduced countless times and yet she is nowhere to be found. The machinery of Hollywood never succeeded in capturing her. In the height as in the ashes of her flame, she escaped the hungry grasp of lust.
This woman is Norma Jeane Mortenson; Marilyn Monroe before she took on the infamous name. Norma spent her childhood in foster homes and—it’s anyone’s guess, including mine—that she desperately wanted to be loved. How else to explain her seemingly innate talent for seduction? And like all extraordinary talents, this one is explained by lack. She carries a universal wound that nonetheless refuses the mark of the ordinary. That’s what makes her so troubling. It’s what awes us and makes us go crazy. In fact, I think all artists embody this affective anomaly. Otherwise, why create? Why give so much and put so much effort? There’s but one reason. Like Norma, all artists want the same thing—to be loved.
Qui est celle qui se cache derrière les rondeurs et la blondeur de cette bombe sexuelle? Qui est celle qui se cache derrière l’icône mitraillée par les regards, que la rumeur a consacrée comme un phénomène de foire? Reproduite partout, elle ne se trouve pourtant nulle part. Les lentilles hollywoodiennes n’ont pas réussi à la capter, à la capturer. Elle échappe pour toujours à la convoitise.
C’est Norma Jeane Mortenson; Marilyn Monroe, avant qu’elle n’adopte le nom de Marilyn. Cette Norma a passé son enfance dans des familles d’accueil et — je le devine assez bien — voulait désespérément être aimée. Rien d’autre ne peut expliquer une si grande aptitude à la séduction. Et comme toutes les aptitudes extraordinaires, celle-ci est le fruit d’un manque, elle porte en elle un drame répandu qui n’a pourtant rien d’ordinaire. C’est ce qui la rend si troublante. C’est ce qui nous émeut et nous fait perdre la tête. D’ailleurs, selon moi, tout artiste porte cette anomalie affective. Tout artiste est en fait un monstre du sentiment. Sinon, pourquoi créer? Pourquoi tant d’efforts? Au fond, il n’y a qu’une seule raison. Comme Norma, les artistes ne veulent qu’une chose : être aimé.